PROFILS Paroxysmals
1. P+0
Vigilance de la conscience (Gewissen) Le désir de réparation s’ exprime sur un mode hystérique, comme souvent dans les phobies.
(+!0: culpabilité morbide). SZONDI considère volontiers ce profil comme pathognomonique de l’ hystérie d’ angoisse. Dans la phobie, l’ Anxiété liée à la culpabilité inconsciente devant la poussée de désirs généralement ambivalents, incestueux et meurtriers, se fixe sur un objet extérieur (animal, véhicule...) ou sur une situation (foule, espaces vides, obscurité...) plus faciles à éviter que le danger pulsionnel intérieur. Le phobique, manifeste sur un mode hystériforme (hy0) sa volonté de réparer et d’ apparaître ainsi vierge d’ intentions criminelles (e+). La réaction nulle en (hy9 traduit notamment la tendance propre aux phobiques de jouer constamment avec leur anxiété qu’ ils ne se lassent d’ ailleurs pas d’ exhiber comme d’ un moyen de rassurer et de s’ assurer les bonnes grâces de l’ objet, à qui ils font jouer tour à tour les rôles de désiré, de désirant, d’ interdit et d’ interdicteur.
2. P 0 +
Besoin de se faire valoir (Geltungsdrang), de se donner en spectacle (Sich-zur-Schau-Stellen).
(0+! :exhibitionnisme) Ce profil plaide pour l’ existence de fortes tendances narcissiques phalliques cherchant à s’ exprimer librement. En fait, cet exhibitionnisme apparemment affranchi de toute crainte recouvre le plus souvent une angoisse de culpabilité latente qui s’ exprime dans le profil théorique complémentaire (e+ hy-). On rencontre cette réaction chez les hystériques, notamment dans les cas de conversion où elle survient de façon labile.
3. P - 0
Accumulation d'affects brutaux. Absence de frein moral.
(P-!0 : menace de crise épileptique). C'est dans ces cas qu'il faut craindre une issue critique à l'accumulation des affects brutaux et grossiers (haine, rage, envie, jalousie, colère, vengeance, révolte, etc...) en raison du fait que la censure morale est absente ou faible (hy0).
4. P 0-
Dissimulation des affects, particulièrement des émois sexuels. Angoisse de relation sensitive (Beziehungsangst). Faiblesse du frein éthique.
(0-! : fantasmatisation érotique irréelle (pseudologia fantastica). Paranoia sensitive KRETSCHMER). Cette réaction est assez typique des sensitifs, tels que KRETSCHMER les a classiquement décrits. Ces sujets vivent dans la crainte perpétuelle qu’ on devine leurs pensées, leurs désirs, leurs fautes sexuelles anciennes. L’ angoisse sensitive se rencontre autant chez les névrosés que chez les psychotiques de type paranoiaque qui se défendent de leur homosexualité latente par la projection.
5. P++
Flux d’ affect hystérique (Affektflut) Tempête de mouvement (Bewegungsturm) Théatralisme. Dramatisation.
Ce profil renvoie à l’ agitation hystérique classique : le sujet proteste de son innocence sur un ton théâtral. Il dramatise, provoque, cherche à sortir l’autre de son indifférence supposée. Incapable de s’ exprimer sans ambiguïté et de se reconnaître, le désir de l’ hystérique ne peut se soutenir que du désir de l’ autre, d’ où ce besoin permanent de provoquer, d’ exciter l’ autre, d’ accrocher son regard surtout. Cette agitation histrionique est toujours conflictualisée. Aussi le mouvement de flux alterne généralement avec le reflux, c’ est le calme après la tempête (e0hy0). Souvent aussi, c’ est un mouvement de panique (e-hy-) qui s’ empare de l’ hystérique, lorsque ses menées séductrices ayant abouti, il cherche désespérément à fuir l’ objet en se réfugiant dans un corps devenu soudain froid et immobile.
6. P --
Anxiété diffuse, Panique, Stupeur Paralysie ("Réflexe de mort") Oppression. Répression des affects.
Le sujet s’ efforce ici d’ empêcher par tous les moyens l’ expression du désir. Il tache désespérément de réprimer ses affects. Cette défense est, bien entendu, pour la plus grande part, inconsciente. Ce que le sujet éprouve alors est le plus souvent une sensation pénible d’ oppression, d’ entravement ou de panique intérieure qui est la résultante d’ un refoulement incomplet où la représentation s’ est trouvée abolie mais où l’ affect qui lui était attaché n’ a pu être réprimé; (e-hy-) traduit l’ effort de répression. Cette réaction est très fréquente en clinique chez toutes les espèces de malades anxieux. Le fait qu’ elle est très souvent associée à une tension dans le vecteur S (h+!s+!) plaide pour une forme d’ angoisse pulsionnelle pure, de panique devant la montée des exigences du ça. Ce syndrome est typique de la névrose d’ angoisse "pure".
7. P ± 0
Dilemme éthique.
Le sujet est divisé entre des tendances opposées : soumission/ révolte, pardon/ vengeance, tolérance /intolérance, pitié/ insensibilité, culpabilité/ cynisme etc. Il oscille entre Dieu et Diable. Les préoccupations éthiques sont clivées des considérations morales, dont l’ impact est faible ou nul. Perceptible quelquefois chez certains épileptiques ce dilemme est habituel chez les obsessionnels.
8. P 0
± Dilemme moral. Lamentations hystériques.
La question ici posée est celle de l’acceptabilité du désir exprimé. La dimension éthique intervient peu dans ce débat. Le sujet incapable d’ articuler sa demande sans ambiguïté, énonce une plainte ; cliniquement, cela se traduit souvent par des lamentations hystéroides. Ce n’ est sans doute pas un hasard si cette réaction est fréquente chez les sujets en analyse où le problème est précisément celui-là : face à l’ analyste qui ne répond pas, la demande se répète, toujours remise en question.
9 P+-
Le doux Abel. La victime émissaire.
Très répandue, cette réaction manifeste un besoin de conformité sociale, qui est normatif. Dans la plupart des cas, elle ne représente toutefois qu’une formation réactionelle superficielle - la plu répandue assurément - qui couvre la réaction inverse (e-hy+). Lorsqu’un des deux termes s’exagère (+! ou -!) le conformisme prend une teinte névrotique certaine.
10. P-+ Le Caïn pur. La haine meurtrière.
C’ est la réaction typique de la révolte contre le père, de l’ insoumission, de l’ anarchie. Le sujet revendique le droit de faire la loi, de rendre lui-même la justice, d’ imposer sa propre conception du droit au mépris de tout ce qui représente l’ ordre établi. Ce profil n’ est pas fréquent dans la population générale. Il est par contre assez répandu chez les psychotiques, les schizophrènes révoltés, les paranoïaques et les maniaco-dépressifs, ainsi que chez les adolescents en proie à "la crise d’ originalité juvénile". Socialisé, ce besoin nourrit la critique militante et anarchisante de style Nietzschéen.
11. ±-
Angoisse de culpabilité.
Très fréquente dans la population névrotique, cette réaction exprime la tendance à échapper au dilemme éthique anxiogène tuer ou réparer par la fuite dans le conformisme moral.
12. P ± -
Angoisse de culpabilité.
Très fréquente dans la population névrotique, cette réaction exprime la tendance à échapper au dilemme éthique anxiogène tuer ou réparer par la fuite dans le conformisme moral.
13. P+
± Blocage de la montée des affects.
Devant la crue des affects (++), le sujet hésite à laisser le champ libre à leur expression. le doux Abel. La victime émissaire.
Très répandue, cette réaction manifeste un besoin de conformité sociale, qui est normatif. Dans la plus part des cas, elle ne représente toutefois qu’une formation réactionnelle superficielle - la plus répandue assurément - qui couvre la réaction inverse (e-hy+). Lorsqu’un des deux termes s’exagère (+! ou -!) le conformisme prend une teinte névrotique certaine.
14. P ± +
Exhibition du dilemme éthique.
Le sujet se libère ou tend à se libérer de ses incertitudes éthiques en les actualisant sous la forme d'un débat public (goût de la discussion philosophique ou politique par exemple). Le désir meurtrier se heurte à la censure morale. Comme toujours, les réactions tri-tendancielles prêtent à diverses interprétations. Dans ce cas -ci, il peut s’ agir
1) d’ un Caïn (-+) qui dissimule ses souhaits destructeurs (hy-) ou
2) d’ un puritain tourmenté (hy±) qui s’ efforce de discipliner ses affects brutaux (e-),
3) d’ un anxieux en proie à la panique (--) qui s’ efforce de recourir à la soupape exhibitionniste (hy+) ou phobique (renversement possible du ± en +0).
15. P ±
±Besoin d’ intégrer les affects contradictoires.
L’ individu qui s’ efforce d’ intégrer complètement les multiples composantes de la vie affective se doit de ne pas céder davantage à la soumission aveugle qu’ à la révolte inconditionnelle, admettre qu’ il y a en lui autant de Caïn que d’ Abel et que l’ affrontement inévitable avec l’ autre et avec la Loi se résout dans l’ acceptation mutuelle, qui est active et non passive, et non dans la suppression de l’ un des deux termes, que la morale en cours n’ est pas forcément la bonne mais qu’ il en faille une, bref, cette réaction soit celle du compromis et de l’ humanisation. Celle-ci n’ est jamais complètement réalisé, elle ne peut être que le fruit d’ un dépassement dialectique permanent.
Le double dilemme éthique et moral, qui règle la vie des affects, ne peut être interprété qu’ en fonction du degré de développement atteint par le Moi. Lorsque le Moi est mature (Sch ±+, ++) et que la sexualité est bien sublimée (S--, -0, 0-), le conflit éthico-moral joue un rôle moteur positif, poussant au dépassement, sinon (Sch 0-, 0+, +0, +...) il ne peut mener qu’ à une retombée psychotique ou névrotique (obsessions, délires mystiques ou politiques etc...)
16. P00
Décharge affective. Labilité émotionnelle.
Cette réaction de décharge affective peut suivre une crise paroxysmale ou signifier une labilité émotionnelle constitutionnelle, notamment chez les hystériques, les hystéro-épileptiques et les cyclothymes.
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